Elle est assise dans un fauteuil Chesterfield, les yeux clos et une cigarette entre les doigts. Cette danseuse échappée du carnaval de Rio semble avoir été pétrifiée au cours de sa pause par une catastrophe soudaine. Elle est présentée à taille réelle et surtout dans une intrigante couleur grise, comme recouverte d’une fine couche de cendres, évoquant les corps statufiés de Pompéi après l’éruption du Vésuve. Cette sculpture en polyester contient nombre des obsessions du génial Hans Op de Beeck, au premier rang desquelles l’irrémédiable fuite du temps, qu’il tente de figer… Cet artiste belge s’est distingué au début du millénaire en développant un univers postapocalyptique immédiatement reconnaissable. « C’est une oeuvre mélancolique, poétique, suscitant la contemplation et l’introspection, mais pas forcément triste », commente Cécile Laffon, la directrice du musée de Flandre. En effet, ses créations peuvent aussi se révéler terriblement touchantes. En témoigne ce visage d’enfant endormie, suscitant un sentiment de plénitude absolue, ou encore cette statue de garçonnet jouant aux billes, tendre allégorie de l’innocence juvénile.
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